Perte de cheveux (alopécie) : Peser les options pour une décision éclairée
Une réalité commune, une décision personnelle
La perte de cheveux, le plus souvent causée par l'alopécie androgénétique, est une réalité pour beaucoup d'hommes. Bien qu'elle ne présente aucun danger pour la santé physique, elle peut avoir un impact significatif sur l'estime de soi et le bien-être psychologique.
Il est légitime de vouloir explorer des solutions. Cependant, il est crucial de comprendre que les traitements efficaces comportent des bénéfices, mais aussi des risques. L'objectif de ce guide est de vous présenter les faits pour vous aider, avec votre professionnel·le de la santé, à prendre la meilleure décision pour vous.
Comprendre la cause : Génétique, hormones et âge
L'alopécie androgénétique est avant tout d'origine génétique. C'est une prédisposition héritée qui rend les follicules pileux sensibles à une hormone, la DHT (dihydrotestostérone). Sous l'influence de la DHT, le cycle de vie des cheveux s'accélère et les follicules se miniaturisent, jusqu'à ne plus produire de cheveu visible.
Cette condition peut débuter à tout âge après la puberté. En règle générale, plus elle commence jeune, plus son évolution risque d'être rapide et agressive.
Les options de traitement pharmacologique : Bénéfices et risques
Le Minoxidil topique (Rogaine®) et oral
Le minoxidil topique, appliqué sur le cuir chevelu, stimule la circulation sanguine vers les follicules. C'est une option de première ligne sécuritaire. L'utilisation de minoxidil en comprimé à faible dose est aussi une option "hors-indication" de plus en plus populaire dont les études sont prometteuses, à discuter avec un médecin.
Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase : Finastéride et Dutastéride
Ces médicaments oraux ou topiques sont très efficaces car ils agissent à la source en bloquant l'enzyme qui produit la DHT.
À l'origine, ces médicaments ont été développés pour traiter l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), une condition pour laquelle ils sont encore utilisés à des doses plus élevées. On a découvert par la suite que, même à plus faible dose, ils avaient un effet très efficace pour ralentir la perte de cheveux.
- Le Finastéride (Propecia®) : C'est le plus connu. Il bloque environ 70% de la DHT.
- Le Dutastéride (Avodart®) : Il est plus puissant et bloque plus de 90% de la DHT. Il est utilisé "hors-indication" pour la perte de cheveux, mais son efficacité est souvent supérieure.
Il est important de noter que la grande majorité des utilisateurs ne ressentent aucun effet secondaire. Cependant, il est crucial de connaître les risques potentiels, même s'ils sont rares :
- Santé sexuelle : Baisse de la libido, dysfonction érectile.
- Santé mentale : Changements d'humeur, anxiété, dépression.
- La persistance des symptômes : Chez un petit nombre d'hommes, certains de ces effets peuvent persister ou apparaître même après l'arrêt du traitement. Santé Canada a émis des avertissements à ce sujet.
Les autres approches pour gérer la perte de cheveux
En plus des médicaments, d'autres solutions sont courantes :
- Les solutions cosmétiques : Shampoings densifiants, poudres de camouflage.
- Les procédures cliniques : Plasma riche en plaquettes (PRP), "microneedling".
- La greffe de cheveux : Une solution chirurgicale, la plus permanente et la plus coûteuse.
La décision éclairée : Un dialogue essentiel
Le choix de commencer un traitement comme le finastéride ou le dutastéride est une décision personnelle importante. Il s'agit de peser les bénéfices potentiels sur l'estime de soi contre les risques potentiels.
Une discussion transparente avec votre médecin et votre pharmacien·ne est non négociable. Si un traitement est commencé, un suivi ponctuel est essentiel pour surveiller l'apparition de tout effet indésirable. En cas de changement, il faut consulter immédiatement.