La Gonorrhée

La gonorrhée : Comprendre une infection de plus en plus complexe

La gonorrhée est une infection transmissible sexuellement (ITS) très fréquente. Si elle se traite bien, son principal défi aujourd'hui est sa capacité grandissante à résister aux antibiotiques.

C'est pourquoi une consultation professionnelle et un dépistage adéquat sont cruciaux pour recevoir le bon traitement et assurer une guérison complète.

Transmission, Incubation et Dépistage

  • Comment se transmet-elle?
    La gonorrhée se transmet lors de relations sexuelles non protégées (orales, vaginales ou anales) avec une personne infectée.

  • Quand les symptômes apparaissent-ils?
    S'ils se manifestent, les symptômes apparaissent généralement de 2 à 7 jours après l'infection.

  • Quand faire un test de dépistage?
    L'infection est habituellement détectable par un test de laboratoire environ 7 jours après une exposition potentielle. Faire un test avant ce délai pourrait donner un résultat faussement négatif.

A-t-on toujours des symptômes avec la gonorrhée?

Non, et c'est un piège. Comme pour la chlamydia, beaucoup de personnes infectées (surtout les femmes) n'ont aucun symptôme. C'est ce qui facilite sa propagation.

Quand des symptômes apparaissent, ils peuvent inclure :

Chez la femme ou personne avec un vagin :

  • Pertes vaginales jaunâtres
  • Sensation de brûlure en urinant
  • Douleurs lors des relations sexuelles

Chez l'homme ou personne avec un pénis :

  • Écoulement purulent (jaune ou verdâtre) du pénis
  • Sensation de brûlure intense en urinant
  • Douleur aux testicules

Une infection à la gorge ou au rectum est aussi possible. Bien qu'elle soit souvent sans symptômes, elle peut parfois causer des douleurs locales, un inconfort ou une tension douloureuse au rectum (ténesme).

Le traitement : pourquoi une injection est-elle souvent nécessaire?

À cause de la résistance aux antibiotiques, les simples pilules ne sont souvent plus suffisantes pour guérir la gonorrhée de façon fiable.

Le traitement de premier choix est donc une injection intramusculaire de ceftriaxone, un antibiotique puissant d'une classe différente, qui reste très efficace contre la bactérie.

  • Pourquoi l'injection est-elle supérieure?
    Elle permet d'atteindre une concentration de médicament très élevée et rapide dans le sang, ce qui est crucial pour vaincre les souches résistantes. Elle contourne aussi le système digestif, assurant que 100% de la dose est absorbée.

Parfois, un traitement antibiotique oral est ajouté à l'injection, surtout si une co-infection avec la chlamydia est suspectée.

Des alternatives au traitement injectable sont possibles, mais elles sont réservées aux situations où l'injection ne peut être administrée. Ces traitements oraux ont un taux d'efficacité moins élevé, notamment à cause de la résistance de la bactérie et de la difficulté pour l'antibiotique à atteindre une concentration suffisante dans tous les sites d'infection (gorge, rectum). Les personnes qui reçoivent une alternative orale doivent absolument se présenter pour leur test de confirmation de la guérison.

J'ai reçu mon traitement. Quelle est la marche à suivre?

Combien de temps reste-t-on contagieux·se?

Il est recommandé d'attendre 7 jours après avoir reçu l'injection (et après la fin du traitement oral, s'il y en a un) avant de reprendre toute activité sexuelle. Cette attente s'applique aussi à tous les partenaires traités.

Le test de contrôle : une étape importante

À cause des risques de résistance, un test de contrôle quelques semaines après le traitement est souvent nécessaire pour confirmer que l'infection est complètement guérie. C'est une étape importante pour votre santé.

La notification des partenaires

Aviser ses partenaires récents est essentiel pour qu'ils puissent se faire dépister et traiter, et pour briser le cycle de transmission. Il existe des outils en ligne pour envoyer des notifications anonymes par texto ou par courriel, comme celui-ci (disponible en français seulement) : notificationITSS.

La prévention : une approche combinée

  • Le condom : Reste la protection la plus efficace contre la gonorrhée.
  • Le dépistage régulier : La seule façon de détecter les infections silencieuses.
  • La Doxy-PEP : Peut offrir une protection partielle contre la gonorrhée, mais elle n'est pas garantie en raison de la résistance. C'est une option à discuter au cas par cas.

Outre les pratiques sexuelles sécuritaires, un vaccin habituellement prescrit contre la méningite à streptocoque du groupe B a dernièrement démontré une efficacité préventive contre la gonorrhée.

Administré en deux doses, ce vaccin pourrait prévenir jusqu’à 30 à 40 % les risques de contracter l’infection lors d’un cas de contact avec une personne infectée.

Toutefois, le vaccin n’est pas couvert par la RAMQ ni par les assurances privées. Contactez un·e pharmacien·ne de notre équipe pour plus d’informations, ou parlez-en à votre médecin si vous êtes intéressé·e.

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